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Eviter le stress post-traumatique chez les enfants

Cela fait plus 20 jours que nous sommes confinés, que nos enfants ne sont pas réellement sortis.La revue scientifique The Lancet a publié récemment une méta-étude sur les effets du confinement. Les résultats montrent qu’il est nécessaire d’être vigilant. En effet, au bout de 10 jours un stress post-traumatique peut apparaitre, qui va se traduire de manière différente chez les individus. L’étude montre que les enfants ne sont pas épargnés. Pourtant, ce type de stress n’est pourtant pas une fatalité et nous adultes avons un rôle à jouer.

Déceler le stress du confinement chez mon enfant

Le stress post-traumatique peut apparaître dès le 10ème jour de confinement. Il va se traduire par de l’évitement, de la colère, voire des manifestations physiques comme la toux ou l’éternuement qui viendront renforcer encore un peu plus le stress.

Chez les enfants, il existe un certain nombre de facteurs qui nécessite une attention particulière, notamment si :

  • L’enfant pleure plus que d’habitude et est très facilement irritable.
  • L enfant régresse et fait à nouveau pipi au lit par exemple
  • Le sommeil est agité: difficulté d’endormissement, réveil nocturne
  • L’enfant présente des moments d’inquiétude ou de tristesse très importantes
  • Il manifeste des difficultés d’attention et de concentration
  • Il présente des douleurs inexpliquées comme le mal au ventre ou mal à la tête
  • Chez les adolescents, le développement de comportement à risque comme la consommation de tabac, alcool, ou pire drogue…
  • Il refuse de faire des activités qu’il aime bien habituellement.

Pourtant, le stress n’est pas une fatalité. Nous avons, nous les parents des moyens d’actions pour limiter les effets négatifs et s’attacher à renforcer les effets positifs (et oui, parce qu’il y en a!)

Maintenir les rythmes

En effet, le première façon dont nous pouvons accompagner nos enfants et surtout les plus jeunes est de maintenir leur rythme de vie. La régularité les rassure. Ils vivent dans l’instant présent et les rythmes leur permettent de savoir ce qui va se passer. Voici donc quelques outils :

  • Construire des plannings : se lever à la même heure que d’habitude, se préparer et s’habiller, même si l’on ne sort pas. Réserver un temps d’école le lundi, mardi, jeudi et vendredi. Durant ce temps, penser à l’entrecouper de « récréation ». En fin de journée, conserver la routine du coucher: bain, repas, histoire….
  • Afficher un calendrier: on perd vite la notion du temps quand on est confiné… et pour les enfants, c’est encore plus facile, car avant un certain âge, ils n’ont aucune idée du jour qu’il est. Aussi, afficher un calendrier avec les jours, la date, le temps qu’il fait, permet de rythmer la semaine. Et, on conserve la pause du mercredi et du week end.
  • On peut aussi maintenir de manière symbolique les liens sociaux des enfants à travers les activités : le mercredi nous prenons l’habitude de faire du sport, comme l’enfant pouvait le faire en se rendant au club par exemple…

Vivre confiné certes, mais pas isolé

En effet, si on est confiné, nous ne sommes pas pour autant en prison et privé de contact et d’ouverture sur le monde. Je dirai même qu’en ces temps, il faut ouvrir encore plus notre fenêtre sur le monde.

En premier lieu, il est nécessaire de maintenir les contacts avec la famille, les amis, surtout s’ils sont adolescents. Pour une fois, laissons les aller sur les réseaux sociaux (tout en garantissant les règles de sécurité bien sur…). Le téléphone, les applications, les réseaux sociaux sont tout autant d’outils qui permettent de maintenir le lien entre les enfants et la famille: cousins, cousines, grands parents, oncles, tantes… Prenez aussi le temps pour les enfants de votre famille.

L’ouverture sur le monde est nécessaire pour lutter contre l’isolement. Ouvrir l’imaginaire de l’enfant est aussi un moyen de sortir du confinement, l’imagination sans limite permet d’éviter l’ennui :

  • Raconter des histoires: les livres, les contes, les histoires, les romans s’ils sont plus grands… et à vous les grandes épopées et rien de plus stimulant que de s’identifier au héros du livre. L’enfant peut aller plus loin en racontant des histoires. Qui n’a jamais eu envie de changer la fin d’un roman ou de trouver une suite aux aventures de notre héros préféré ?
  • Découvrir l’art: les musées ouvrent leurs portes virtuelles, imaginer l’artiste peindre ou sculpter, ou encore inventer le vie des personnages de la toile… et vous voilà parti en voyage!
  • Dessiner, peindre, des projets créatifs: Internet regorge d’idées. Vous pouvez partir sur un projet de livre, l’enfant illustre des textes s’il aime dessiner, ou à l’inverse invente le texte d’une image…

L’idée est de lutter contre l’ennui en utilisant ce que nous avons à notre portée.

La place des émotions, des questionnements et apporter des réponses

Même avec tout ça, l’enfant manifestera des émotions désagréables, tristesse, colère et c’est normal! Ces émotions ont toutes leurs places (les émotions pas les comportements, on ne tape pas son petit frère parce qu’on n’est pas content).

On accueille l’émotion, on la respecte et on répond aux questions de l’enfant sans mentir, sans exagérer avec des informations fiables et rationnelles. On évite les rumeurs et les informations lues sur facebook, dont la plupart sont fausses. On leur évite aussi l’exposition aux médias (et pour nous aussi…).

On lui explique la maladie, le principe de transmission, avec des mots adaptés à son âge et surtout on donne du sens à tout ça. Si on reste confiné, c’est pour sa sécurité mais aussi celles des personnes qu’on aime: ses grands-parents plus vulnérables, les copains, la maitresse ou le maitre… c’est l’occasion de réveiller des valeurs de citoyenneté et d’altruisme. Se sentir utile, connecter à l’ensemble de la société diminue également l’isolement.

C’est aussi l’occasion de renforcer la confiance en soi de l’enfant. On va l’encourager en soulignant sa patience, son courage…Les forces qu’il utilise pour faire face à cette situation….

Si malgré tout ça, votre enfant manifeste toujours un stress rendant sa vie difficile, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel en téléconsultation.

0 800 200 840 (appel gratuit)
du lundi au vendredi de 9h à 18h