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Parce qu'on n'est pas que des parents

Et moi en tant que parent?

Ces derniers temps, parents nous sommes beaucoup sollicités: de véritables G.O. Nous devons combiner l’entretien de notre maison, éduquer nos enfants, leur faire l’école (ce qui nécessite une préparation…), tout en faisant attention à un possible stress post-traumatique (chez eux, mais chez nous aussi), sans oublier de travailler, de préparer des repas équilibrés, faire du sport, d’être minimalistes et ZD, de recycler… Ben, je ne sais pas vous, mais moi, j’ai dû faire un tri, sous peine d’y perdre ma santé mentale!

Cet article sera un petit peu particulier, plutôt le fruit de mon ressenti actuel, car même si je suis formée à la psychologie positive et d’une nature plutôt bien organisée, la situation actuelle est quand même un défi. Après, la phase de réorganisation de nos vies, et de notre cerveau, ce qui par définition est épuisant, une phase tristesse, qui peut être profonde, peut survenir. Je souhaite donc partager mes 3 règles de survie.

Une chose à la fois

Travailler, faire l’école, s’occuper de la maison, le tout en même temps… impossible! Du coup, je partage mes journées entre chacune des grandes activités. Je me crée un emploi du temps. Il est mon fil conducteur, mon repère. En gros, ma journée est en 5 temps:

  • Le matin très tôt, je m’occupe de la maison,
  • Puis vient le temps école/activité des enfants, qui dure la matinée (je remplis leur réservoir d’amour, pour plus de liberté l’après-midi)
  • L’après-midi, je me consacre à mon travail (enfin, j’essaye)
  • La fin d’après-midi: retour du temps en famille et la mise en place des routines du soir des enfants
  • Après le diner: temps de travail, ou de détente (au moins 2 fois par semaine) et préparation des activités des enfants pour le lendemain.

Ne pas hésiter à faire le tri: il est clair que si vous avez 4 jours de travail à faire en 1, 3 enfants avec des emplois du temps scolaires dignes d’un ministre et qu’ils ne sont pas autonomes, il va falloir prioriser, sauf si vous savez remonter dans le temps…(personnellement, c’est une faiblesse!)

Cette organisation est très proche de la mienne habituellement, du coup, elle a été assez facile à mettre en place. Mais sachez que plus votre organisation actuelle est éloignée de vos habitudes et plus, cela vous demandera de l’énergie.

Prendre soin de moi

Oui, c’est un impératif, à tel point que j’ai « casé » une mission chouchoutage entre la fin de la matinée et le début d’après-midi: un bain (et là on abandonne le ZD….) et un livre, une sieste…

L’autre impératif est dodo à 22 heures maximum, quoi qu’il arrive! Avec un enfant qui ne fait pas ses nuits à 3 ans et celui de 5 ans qui a un sommeil agité du fait du confinement, mes nuits sont aussi à chouchouter.

A cela s’ajoute la journée du dimanche: qui est le jour de repos absolu. Le ménage est réduit à son minimum (pas de lessive, on peut rester en pyjama…). Au programme de la journée, ce qui nous fait du bien!

Ces moments réservés à soi sont d’autant plus nombreux et importants que vous êtes fatiguée et que vous devez faire face à des émotions désagréables comme la tristesse, la peur, la colère. L’analyse de Jeanne Siaud-Facchin au sujet des appels reçus par la plateforme d’écoute montre bien toutes ces phases et les difficultés inédites que la situation suscite.

https://www.facebook.com/notes/jeanne-siaud-facchin/comment-vont-les-gens-/10157092262880777/

Et vous, qu’est ce qui vous ressource? Prenez le temps de faire une liste des activités qui vous font du bien: celles qui vous captivent, vous apaisent vous donnent de l’énergie positive. Choisissez vos activités sans jugement, si c’est nettoyer le four, ben allez-y! Repasser marche assez bien chez moi aussi…

Prendre soin de ma famille avec leur collaboration

Les premières études montrent également que le confinement a pour conséquence un accroissement de la charge mentale…. des femmes! Nous avons tendance à faire à la place de… des enfants, du conjoint, du voisin, du chat, du chien…. Bref. Oui, nous pouvons prendre soin de notre famille, mais qu’avec leur collaboration. Autrement dit, si vous êtes la seule à tout porter, ça ne va pas marcher. Avoir un emploi du temps et prendre soin de soi, vous aidera certes, mais vous vous épuiserez inévitablement.

Ici la communication en famille est vraiment nécessaire. Prendre le temps de discuter les uns avec les autres, de leurs ressentis, leurs besoins, leurs attentes. Pour les familles où ce n’est pas habituel, on ne sait pas toujours comment s’y prendre. Je vous partage notre recette que j’ai trouvé dans le livre de Murielle Derome, Parent(s) heureux , Enfant(s) heureux :

  1. Se dire merci: parce que la gratitude est une émotion qui génère la sérénité. Commençons par nous remercier sincèrement de ce que l’autre a fait pour nous. La plus petite chose est importante: je te remercie d’avoir débarrasser la table, jeter ton pot de yaourt à la poubelle….
  2. Echangeons sur les moments forts de la semaine: les situations difficiles viendront spontanément à l’esprit, et rajoutez aussi les moments positifs. Comme nous sommes naturellement câblés sur le négatif, il faudra peut être un peu de temps pour trouver ces moments de joie. Là aussi, la moindre petite chose de la vie quotidienne est à retenir. Au moment où j’essaie d’écrire ces lignes depuis 3 jours, j’ai 2 petites têtes qui viennent me faire des coucous à côté de l’écran, moment d’amour, de joie et de plaisir…
  3. Ensuite, nous allons aborder les questions ou les problèmes qui surgissent dans la famille. On commence par dire les faits, rien que les faits, puis on abordera son ressenti, en faisant attention de ne pas rentrer dans les interprétations et les jugements accusateurs. On va donc parler de soi avec le « je » et on bannit le « tu ». Puis vient le moment d’exprimer le besoin et de trouver ensemble une solution. C’est l’occasion, pour nous en tant que maman de parler de la surcharge de travail, de notre besoin de repos et de faire une demande de partage des tâches. Il s’agira au prochain conseil de famille de revenir dessus, si les choses ne sont pas faites, de comprendre le pourquoi, de trouver des solutions pour aider celui qui est en difficulté…
  4. Avant dernier point, nous nous préparons au temps fort de la semaine à venir: les exercices des enfants et peut-être un contrôle important à distance, un dossier à boucler….
  5. Dernier point, terminons sur une note positive: définissez une activité à faire en famille, dans la joie et la bonne humeur, comme un film ensemble ou encore un moment jeu de société, un foot dans le jardin…

Malgré tout ça, oui il y a des moments ou je perds pied, l’énergie et la force me manquent. Habituellement, les contraintes extérieures viennent aider à l’organisation de notre journée (nous devons être à l’heure à l’école par exemple). Ces contraintes ayant disparues, c’est uniquement ma force de caractère, ma motivation qui sont les gardiens du « continuer à vivre » avec une grande interrogation tout de même, le sens de tout ça.

Si à tout moment, vous vous sentez débordé, envahi par une grande détresse, de la colère, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel en téléconsultation.

0 800 200 840 (appel gratuit)
du lundi au vendredi de 9h à 18h