Dans un article précédent, nous avons parlé des différentes formes de motivation. Nous avons pu constater que toutes les formes de motivation n’étaient pas égales, dans le sens où certaines formes permettaient de maintenir un comportement de l’enfant dans le temps, d’autres non.
Aujourd’hui, je vous propose donc de partager mon expérience et mes réflexions sur les manières de faire apparaître une motivation autonome chez les enfants.
Mon premier constat est que les formes de motivation les plus autonomes sont aussi celles qui sont les plus difficiles à faire émerger. D’autant que pour la plupart d’entre nous, nous n’avons pas d’exemple. Nos parents, ont fait de leur mieux, mais la plupart du temps, ils ont utilisé le bâton et la carotte pour nous faire avancer….C’est de la motivation extrinsèque.
Les cadeaux: oui si…
Si l’utilisation d’une récompense pour motiver un enfant doit être utilisée avec parcimonie, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Cette forme de motivation peut être utilisée pour initier une activité nouvelle où l’enfant exprime sa réticence, ou lorsque le découragement est là. Pour que cette motivation puisse se transformer en motivation autonome, il est important d’aider l’enfant à transformer l’expérience.
Motiver les enfants avec des cadeaux peut s’avérer utile que si on valorise les compétences de l’enfant par la suite
Pour une activité nouvelle, on peut insister sur le plaisir que l’enfant a ressenti en réalisant l’activité. La prochaine fois, on rappellera le plaisir ressenti. On transforme ainsi une motivation dite extrinsèque en motivation intrinsèque.
Quand l’enfant se décourage, une récompense pour l’inciter à continuer peut être proposée exceptionnellement, à condition de ne pas s’arrêter là. Insister sur les forces qu’il a mobilisées pour continuer sa tâche malgré les difficultés et ceci quelque soit l’issue, fera évoluer la motivation vers une forme plus autonome. Notamment si l’enfant est fier d’avoir terminer la tâche malgré l’ennui. Si on oublie ces encouragements, la motivation restera extrinsèque et vous devrez offrir des cadeaux de plus en plus importants pour maintenir l’engagement de l’enfant.
Mais en même temps, promettre un cadeau décourage les motivations autonomes des enfants
De même, les études ont noté que promettre un cadeau décourageait les motivations autonomes. Aussi, si votre enfant fait la vaisselle parce que ça lui plait, ne lui promettait pas une petite pièce ou autre… Paradoxalement, cela le découragerait et il refusera par la suite de faire la tâche sans récompense.
L’idéal est quand même d’offrir éventuellement un cadeau surprise plus tard, si l’effort était significatif pour l’enfant.
Transmettre les valeurs
Les valeurs peuvent être à la base de la motivation. Et dans toutes les familles, on transmet des valeurs même si le processus est le plus souvent inconscient. Cette transmission se fait selon 2 axes :
- L’exemple. On ne le dit jamais assez, les enfants apprennent par mimétisme. Les enfants vont copier le comportement des adultes. On a tous pu observer notre enfant avoir le même comportement que nous dans une situation donnée. Je me souviens d’un petit enfant s’accroupir devant un chiot et lui dire – « Ecoute, Cheeky, je t’explique ». Sa maman disait la même phrase pour lui expliquer les conséquences de ses actions. Le petit garçon utilisait la même démarche avec le chiot, espérant que les explications suffiraient à ce qu’il n’aboie plus…
- La parole. La verbalisation est aussi importante. Expliquer les raisons de nos actions, qu’est ce qui nous pousse à faire, dire,… « Si je réduis mes déchets, c’est parce que je souhaite prendre soin de la planète. » Ces espaces de paroles sont aussi l’occasion d’échange avec les enfants sur les valeurs que vous portez.
La transmission des valeurs permet alors de développer la motivation dite identifiée. Les valeurs faisant partie de la personnalité de l’enfant, les comportements seront alors naturels, indépendamment du plaisir ou de l’amusement ou encore les récompenses. Ce type de motivation est très intéressante pour les tâches peu plaisantes, quelques fois nécessaires, dans lesquelles on trouve du sens.
Notons également que ce type de motivation est l’une des plus difficile à construire.
Le plaisir de l’activité
Qui a déjà eu besoin d’être encouragé pour réaliser une activité qui lui plait? Je trouve que c’est le facteur de motivation le plus facile à mettre en oeuvre.
Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie
L’activité en elle même est source de motivation. Le plaisir de l’activité peut être atteint de plusieurs manières.
La joie. Et le meilleur exemple est justement l’apprentissage par le jeu. Les émotions positives ressenties nous amènent à nous ouvrir, avoir envie d’avancer, d’être créatif, curieux et d’aller plus loin. Un enfant heureux à l’école est un enfant qui apprend…
L’effort. Et oui, voilà ce qui est paradoxal. L’effort conjugué au succès amène à un sentiment de fierté, de grandir et une émotion positive conséquence d’un dépassement de soi. Je vous l’accorde, ce n’est pas très évident et surtout pour un enfant. Et c’est là que nous, en tant que parents, nous avons un rôle à jouer. Un rôle d’encouragement, de soutien, de reconnaissance des émotions désagréables de l’effort, d’accueil des émotions, d’espoir et de confiance dans les capacités de l’enfant… ça nous demande beaucoup de présence, d’attention, d’observation. Un vrai travail de coaching. Et quand l’objectif est atteint, partageons avec l’enfant la fierté de nous éprouvons, qu’il éprouve, célébrons sa victoire, même si elle peut paraître modeste.
C’est souvent cette motivation qui est recherché par les parents. Aussi, je vous propose dans l’article suivant, d’explorer plus en détail ce type de motivation. Nous verrons quels sont les 3 besoins fondamentaux sous jacents à la motivation intrinsèque.