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Education positive

STOP aux V.E.O.

Qu’est-ce que sont les VEO?

Hier, réunion de travail. Alors que je parle de la journée de la non-violence éducative, on me demande ce que sont les violences éducatives ordinaires (VEO). Le terme semblait incongru à mon interlocutrice, qui ne comprenait pas comment la violence pouvait être éducative et/ou ordinaire. Et pourtant…

Les actes en question ne sont pas reconnus comme des actes violents car justement, ils auraient une portée éducative (bien discutable, je vous l’accorde). Ils permettraient de corriger un comportement indésirable de l’enfant, indésirable bien sur pour l’adulte. Cette violence peut-être physique: « une petite tape sur les fesses n’a jamais fait de mal » ou encore psychologique ou verbale , « tu es vraiment une empotée ma fille, tu ne sauras jamais de te débrouiller dans la vie« , le tout avec de la colère, pour que l’enfant comprenne bien (qu’il comprenne quoi, au juste?).

Dur de trouver des chiffres sur le sujet en France

Paradoxalement, il est difficile d’obtenir des données sur le sujet en France, comme si le sujet était tabou. Selon la Fondation Enfance qui a beaucoup oeuvré (entre autres) en faveur d’une loi interdisant les violences faites aux enfants,

  • 85% des parents français pratiquent la VEO et que cette pratique concerne tous les milieux socio-culturels.
  • 72% donnent une « petite gifle »
  • Plus de la moitié des enfants de moins de 2 ans sont frappés et les 3/4 avant 5 ans…

Chiffres datant probablement de 2017 et repris régulièrement dans les médias.

Pour en savoir un peu plus, vous pouvez cliquer ici. Vous trouverez le rapport sur le sujet de la Fondation pour l’Enfance.

Pourtant, tout ceci n’est pas une fatalité! – Mobilisons nous.

L’Observatoire de la Violence Educative Ordinaire, dans une étude datant de 2019, montre que ces violences baissent de manière très significative dès lors que les parents en prennent conscience. Par exemple, si pour 52% des parents ayant participé à l’étude, négliger les besoins fondamentaux d’un enfant n’est pas une violence « grave » (niveau 5 sur une échelle allant de 1 à 5), ils « ne sont plus que » 17% à le penser dès qu’ils ont pris conscience de ce type de violence. D’autres « mesures » comme la perception de la fessée évolue de manière positive: pour 15% des parents, la fessée est un acte de violence grave avant la prise de conscience, ils sont 72% après la prise de conscience. Ces chiffres sont certes encore perfectibles, mais surtout ils montrent que les VEO peuvent reculer de manière importante et assez rapidement.

Qu’est-ce qui aide les parents à prendre conscience des VEO?

  • La formation des professionnels (91%)
  • Les informations écrites et transmises durant la grossesse ou la première année de vie de l’enfant (62%)
  • Les émissions radio, télé (55%)
  • Les campagnes médiatiques (54%)

Pour en savoir plus, vous pouvez cliquer ici pour obtenir le document de l’observatoire.

La prise de conscience n’est cependant que la première étape. On sait tous très bien que faire du sport est nécessaire et pourtant nous sommes loin de tous faire du sport. Il également nécessaire d’accompagner les parents pour qu’ils puissent faire autrement. C’est aussi parce qu’on se trouve décontenancé par l’attitude de l’enfant, que l’on recourt à ce type d’éducation, celle que nous avons reçue, comme un automatisme… Automatisme malheureusement renforcé par la fatigue. La fatigue est le premier facteur qui va nous faire recourir à la VEO et ceci pour 90% des parents ayant répondu à l’étude d’EVEO et très certainement sensibilisés.

La situation actuelle étant très gourmande en énergie, les risques de recourir à la VEO sont plus grands. Si vous vous sentez fatigué(e) ou désemparé(e), ne restez pas seul(e), des professionnels sont à votre écoute.

0 800 200 840 (appel gratuit)
du lundi au vendredi de 9h à 18h  

Si vous souhaitez participer à des ateliers sur la parentalité positive à la fin de confinement, vous pouvez cliquer sur le lien pour nous laisser vos coordonnées.