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Les devoirs : un impact sur le développement des enfants

On s’interroge souvent sur l’intérêt des devoirs. Ceux-ci sont souvent perçus par les familles comme un moyen plus ou moins efficace d’améliorer les résultats scolaires de nos enfants. Or, les études nous montrent qu’avant d’améliorer les résultats scolaires, les devoirs améliorent les capacités cognitives et émotionnelles de nos enfants.

Le fait de faire ses devoirs implique de nombreuses choses. L’enfant doit noter dans un cahier ou un agenda, à la bonne date, la liste des tâches à effectuer, penser à prendre cahiers et matériels nécessaires leurs réalisation à la fin de la journée de classe, pour une activité qu’il réalisera plus tard dans la soirée voire le jour suivant. Arrivé chez lui, il doit aussi penser à se mettre au travail, s’assoir à son bureau (ou ailleurs), sortir son agenda ou cahier de texte et organiser son travail, utiliser le bon cahier au bon moment, pour le bon exercice. Tout cela peut paraître anodin du point de vue d’un adulte, mais cela demande un effort pour le cerveau. Et cet effort est d’autant plus important que l’enfant est fatigué ou qu’il a très envie de jouer. Rappelons que jouer est le “travail“ premier de l’enfant.

Des compétences cognitives

Alors quand votre enfant fait ses devoirs, il développe tout un tas de compétences notamment cognitives comme des compétences d’organisation dans l’espace et dans le temps: l’ordre dans lequel les tâches doivent être réalisées et le moment où elles doivent être faites. Ce travail d’organisation se retrouve également dans la réalisation des exercices qu’il devra faire. Résoudre un problème suppose de mettre en place une stratégie de résolution: collecter les informations, retrouver les connaissances nécessaires, établir des liens entre les informations du problème et les connaissances pour atteindre l’objectif, puis rédiger la réponse… Certains enfants rajouteront ici une compétence de créativité en apportant des solutions originales au problème posé. On voit ici aussi que l’enfant apprend à organiser sa pensée.

Des compétences d’autorégulation

Les devoirs ont aussi un impact sur la régulation de soi et de ses humeurs. Aller faire ses devoirs alors qu’on est fatigué et qu’on a envie de faire autre chose, suppose que l’enfant soit capable d’inhiber les comportements alternatifs, mais aussi de réguler ses émotions (frustration, colère, peine….). Les enfants développent alors ici des compétences de régulation des pensées, des comportements et des émotions (Patall et al. 2008; Ramdass et Zimmerman 2011).

Ces deux types de compétences ne sont pas uniquement “bonnes“ pour l’école. Elles sont aussi importantes dans la vie de tous les jours. Face aux difficultés rencontrées (et oui, l’éducation positive ne consiste pas à dire que tout va bien et tout est parfait), votre enfant aura appris à comprendre le problème, trouver des solutions pour y faire face et mettre en place des stratégies pour mettre en place les solutions choisies. De la même manière, il saura réguler ses émotions et mettre en place les solutions alors que celles-ci peuvent susciter à court terme des ressentis désagréables, voire douloureux.

Et les parents dans tous ça?

Là encore, les études montrent que ces compétences se développement durant la réalisation des devoirs… si les parents ou l’adulte qui est en charge de l’enfant au moment des devoirs sont proches des enfants. En effet, par leur présence, les parents qui encouragent, soutiennent, discutent des devoirs avec les enfants, les parents qui partagent les petites et les grandes victoires vont permettre de développer ces compétences psycho-sociales tant nécessaires au bonheur de nos enfants.