Catégories
Education positive sciences

Les élèves sont ils motivés à faire leurs devoirs?

Si on en croit la plupart des parents, la réponse est non. En réalité, les liens entre motivation et devoirs existent. Ils peuvent prendre plusieurs formes.

Les devoirs et la motivation des enfants

La recherche sur ce thème permet de faire au moins 3 constats :

1- Bien que les enfants du primaire ont conscience que les devoirs les aident à mieux comprendre et réussir les exercices en classe, la motivation première pour réaliser les devoirs est de faire plaisir aux parents et/ou à leurs enseignants. (Xu et Corno, 1998). Constat qui est confirmé par les élèves du secondaire (Black, 1996)

2-Les élèves du secondaire, qui soulignent également que des devoirs “inappropriés“ les découragent et les incitent à ne pas les réaliser.

3-Le sentiment de compétence de l’enfant face aux tâches demandées et la valeur accordée aux devoirs sont des médiateurs motivants (Trauwtwein et al. 2009)

4- L’enfant fera preuve d’autant d’engagement et persévérance à faire ses devoirs, si les techniques d’apprentissage sont connues par l’enfant (Pollet D, 2015)

Aider son enfant à faire ses devoirs

J’avais déjà écrit un dossier sur la question de la motivation pour comprendre les leviers, qu’il est aussi possible d’utiliser dans le cadre des devoirs qu’il est possible de compléter avec les deux éléments.

Des devoirs attrayants et qui rencontrent les centres d’intérêt de l’enfant.

A partir de 6 ans, les enfants sont plus stimulés par des “projets“ que des exercices de répétition. La leçon en trois temps de Maria Montessori ne fonctionne plus. Pour maintenir la répétition nécessaire à l’apprentissage, diversifier les opportunités d’utiliser le nouveau savoir devient plus efficace. Pour l’apprentissage des mots de vocabulaires par exemple, inventer des phrases avec la consigne décrire les nouveaux mots correctement est plus intéressant que de copier 20 fois le mot qui comporte un erreur. L’idée est d’utiliser le savoir à acquérir et de le mobiliser dans une activité intéressante et qui a du sens pour l’enfant. En contextualisant le savoir, on transmet à l’enfant l’enjeux et l’utilité de la connaissance ou de la compétence. Il est possible aussi de le verbaliser et en faire un objet de discussion.

En utilisant les centres d’intérêt de l’enfant, en le stimulant avec des défis, des questionnements… on le place au coeur de son apprentissage.

Par exemple, Ii y a deux façons d’apprendre une leçon.

L’apprentissage par coeur: vous vous souvenez de devoir répéter mots pour mots une leçon d’histoire, une règle de grammaire… L’effort et l’énergie s’orientent vers les mots et non pas le sens. C’était pénible, non? Efficace? Non plus.

L’autre manière est de laisser l’enfant s’exprimer, avec ses propres mots, ce qu’il a compris ou retenu de la leçon vue en classe. Alors, oui au départ, il n’y aura surement pas le bon vocabulaire, il n’y aura qu’une (très) petite partie de ce qui a été vu. L’adulte l’accompagne en posant des questions: tu te souviens comment ça s’appelle? Tu te souviens du mot spécifique qui a été utilisé en classe? S’il s’en souvient, il vous le dira. S’il ne s’en souvient pas, on lui propose de le chercher dans son cahier. Avec ces questionnements, l’enfant acquiert les techniques d’apprentissage, qui lui permettront d’être autonome par la suite. Il est également intéressant de les verbaliser.

Un accompagnement engageant pour l’enfant

La présence de l’adulte à ses côtés est aussi un facteur de motivation dans les devoirs. Les enfants font leurs devoirs pour faire plaisir aux adultes. Certes, mais faisons que cette motivation externe devienne plus autonome.

Renforcer la confiance de l’enfant dans ces capacités: consolider ce qu’il sait déjà. Par exemple, dans un jeu de multiplication, en commençant par des multiplications faciles que l’enfant connait, on le met en confiance (attention toutefois, pas trop facile non plus, si ça fait un moment qu’il apprend les tables), puis on met quelques opérations plus difficiles à retenir au milieu, puis on revient sur des produits connus. Et au fur et à mesure que l’enfant progresse, on complexifie le défis. L’adulte l’aide alors à consolider, apprendre de nouvelles connaissances, puis consolide à nouveau le savoir.

L’encourager et le donner le droit à l’erreur : chouette, tu t’es trompé. qu’est ce qu’on a appris? Ou encore la magie du mot “encore“. Lorsqu’un enfant vous dit “je n’arrive pas à faire mon exercice“, on répète tout simplement la phrase “tu n’arrives pas encore à faire ton exercice“. Et on se pose avec pour comprendre ce qui est encore difficile. A la fin d’un travail, réussi ou pas, il s’agit de l’encourager en lui faisant un retour: les forces qu’il a mobilisé pour son travail par exemple ou encore les progrès réalisés.

Et n’oubliez pas, le temps de devoir est un moment pour vous rapprocher de votre enfant, abordez autant que possible, ce moment calmement et avec douceur.