Ah les devoirs! Quel vaste sujet… Entre ceux qui disent que ça ne sert à rien, ceux qui au contraire affirment que les devoirs sont nécessaires pour avoir de bons résultats scolaires…Alors, en réalité, quel est l’impact des devoirs sur la réussite scolaire? Même si chaque situation est particulière, je vous propose ici de faire un petit tour du côté de la recherche pour savoir ce qu’il en est.
Un effet incertain du temps de devoir sur la réussite scolaire
Les études menées sur l’impact des devoirs sur la performance scolaire se sont d’abord intéressés au temps passé à faire les devoirs. Cependant, même si ces études sont encore largement citées et font encore références pour justifier les pratiques actuelles en termes de devoirs, leurs méthodologies sont souvent remises en causes. En effet, le temps de devoirs peut fortement varier d’un élève à un autre, en fonction de nombreux critères. L’élève dont le sujet abordé en classe l’intéresse et qui a donc retenu sa leçon fera plus rapidement les devoirs que celui pour lequel le sujet est ennuyeux ou inutile. Autrement dit, nous parents, ce n’est pas le temps de devoirs qui doit être notre guide. Ce n’est pas parce que notre enfant passe beaucoup de temps à faire ses devoirs que ses apprentissages en seront plus efficaces.
Les études de Trautwein (2002 et 2007) menées sur des élèves de 7eme en Allemagne montrent justement que c’est la fréquence et la qualité du temps de devoirs qui est importante. Autrement dit, il vaut mieux que votre enfant passe 15 minutes chaque soir avec motivation qu’une heure à râler et vous dire qu’il en a marre, qu’il veut aller jouer, qu’il a faim ou pire qu’il pleure…
Veillons à la fréquence!
La fréquence et la régularité sont deux critères importants pour que les devoirs aient un impact sur les compétences des enfants. Il vaut mieux 15 à 20 minutes par jour d’école pour une enfant en primaire qu’une heure de temps en temps. Et pour cela, quoi de mieux que les fameuses routines : choisir le moment et s’y tenir, des rituels, éviter les distracteurs (comme pas d’écran dans la pièce où l’enfant fait ses devoirs… ).
Veillons aussi à la qualité!
La qualité du temps dédié aux devoirs est un élément important de leur efficacité. Alors comment s’assurer de la qualité du temps passé à faire des devoir. La réponse est à la fois simple (enfin en théorie) mais beaucoup plus difficile à mettre en oeuvre car elle dépend de nombreux paramètres: de l’enfant, des parents et de l’environnement…
Le premier critère pour s’assurer de la qualité des devoirs : c’est le niveau de fatigue de l’enfant. Si vous rentrez tard du travail, avec votre enfant, et qu’il y a encore la douche, préparer le repas, ranger la maison… il est clair qu’on oublie les « une heure de devoirs » où parents nous courrons partout en l’écoutant à moitié. Dans ce cas, une des solution est de faire un tri, entre ce qui peut être fait rapidement et facilement. Et même là, mon expérience m’a révélé qu’il y a plusieurs façons de procéder.
La première, mon enfant est fatigué. Je propose alors de faire l’exercice sur le sujet où il est à l’aise. S’il est plus à l’aise avec les mathématiques, alors on fait cet exercice. Pourquoi? L’idée est de générer chez lui des émotions positives. Avec l’énergie généré par les émotions positives, il est possible d’envisager de faire ensuite l’exercice qui le séduit le moins ou la matière pour laquelle il a plus de difficulté. S’il est vraiment trop fatigué, on fera alors l’exercice difficile pour lui le lendemain, ou à un moment où il sera plus en forme, voire le samedi matin.
La seconde option: mon enfant est plutôt en forme. Dans ce cas, je lui propose plutôt faire l’exercice là où il a le plus de difficultés. Soit il s’en est bien sorti malgré le difficulté et il a l’énergie pour faire le devoir qui lui plait et il le fait dans la foulée. Le cas échéant, ce devoir est reporté à un autre moment de la semaine.
Un autre élément important pour une qualité du temps c’est l’environnement: pendant les 15 à 20 minutes de travail, il s’agit de limiter au maximum les distracteurs: les écrans, mais aussi les jouets qui trainent sur le bureau, ou tout autre objet non utile à la réalisation du devoir… Il peut être nécessaire ici de repenser son environnement, les habitudes familiales pour permettre aux enfants d’avoir ce temps de qualité pour faire le devoir.
