Découper est souvent perçu comme une activité créative sans grande portée pédagogique pour un enfant. Aussi, c’est une activité très souvent laissée dans le domaine du ludique et qui s’avèrera secondaire dans le processus d’apprentissage des enfants. Certains parents banniront cette activité qui sera pour eux qualifiée de dangereuse. Pourtant, elle s’avère nécessaire pour le développement cognitif de l’enfant et a de nombreuses retombées dans les apprentissages.
Parce que découper est amusant
En dehors de difficultés psycho-motrices particulières, découper intéresse très tôt les enfants. C’est vers 18/24 mois que l’enfant manifeste un intérêt pour les ciseaux et le découpage. Alors oui, laissons les expérimenter cette activité qui leur permet d’apprendre dans le plaisir. Rappelons le, il est quand même plus facile d’apprendre dans la joie!
Si vous avez peur que votre enfant se blesse, il existe des ciseaux « bébé » sans lame qui coupent plus ou moins le papier. Il faudra néanmoins autoriser les ciseaux avec lames et à bouts ronds, dès que votre enfant cherchera à découper des « formes ».
Découper développe la motricité fine
Le découpage va favoriser la motricité fine et notamment la musculature de la main, qui servira un peu plus tard à écrire. Adulte, nous l’avons oublié, mais tenir un stylo, le guider, le contrôler pour former les lettres nécessite un effort et de la force. Cette activité, ô combien banale pour nous, est difficile pour ces petites menottes, encore en « formation ». Le découpage va permettre donc de contribuer à l’apprentissage de l’écriture.
L’activité de découpage va nécessiter de développer la force et le contrôle des doigts: du pouce, de l’index et du majeur pour ouvrir et fermer le ciseau. Les 3 doigts qui servent aussi à tenir le stylo.
Découper renforce la coordination oeil /main
Une fois que l’enfant maitrise l’ouverture et la fermeture du ciseau, il peut commencer à découper selon des lignes. Faire correspondre la lame du ciseau et le trait à découper suppose de mobiliser plusieurs zones cérébrales. Or le développement de ce type de compétences est nécessaire pour la réalisation de nombreuses tâches, aussi bien simples, comme poser un livre sur une table, que pour jouer d’un instrument de musique en lisant une partition.
La mise en oeuvre de cette action va permettre de consolider des connections cérébrales. En effet, toute activité qui favorise la coordination main/oeil sollicite de nombreuses zones du cerveau : celles relatives à la vue (perception, traitement de l’information) et celles en lien avec les propriété proprioceptives (c’est à dire le toucher), puis les zones périphériques du système nerveux sont sollicitées. Tout cela demande donc un effort au petit enfant. Soyez patient s’il n’y arrive pas du premier coup…
Découper permet une intégration bilatérale
Déjà qu’est-ce qu’une intégration bilatérale? Il s’agit de cette capacité à utiliser le côté gauche et le côté droit de manière différente. Lorsque les découpages sont plus complexes, comme découper un carré par exemple, cela implique l’action de couper selon la ligne avec une main et de guider, orienter, tourner le papier de l’autre. L’intégration bilatérale est essentielle pour lire et écrire.
Autrement dit, découper se révèle une activité très importante pour les enfants et dès qu’un enfant manifeste un intérêt pour cette activité, il est fortement conseillé de le laisser explorer toutes les possibilités que lui offre cette opportunité.
